Robe de fillette

14 janvier 1894, La Famille
Courrier de la Mode
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Et vos fillettes, chères mamans-gâteaux, vous m’en voudriez peut-être si je ne leur consacrais quelques lignes? Bien que depuis qu’elles sont habillées en petites bonnes femmes, leurs toilettes soient comme les vôtres, il y a pourtant une nuance à observer, celle de la simplicité dans la forme. Tant que le corps est encore susceptible de développement, il ne faut gêner aucun de ses mouvements, aussi la forme blouse de notre modèle reste-t-elle la plus adoptée.
Cette robe est en fine cheviotte vert-myrthe.
Le bord inférieur de la jupe est orné d’un biais d’étoffe découpé des deux còtés et sur lequel court une application de feuilles en velours noir. L'empiécement, poignets et ceinture de velours. Je recommande la manche comme plus gracieuse que la forme tombante ordinaire. Le petit ballon supérieur, légèrement enlevé, donne de la grâce a la tournure généralement un peu gauche de la fillette.
Parmi les manteaux les plus pratiques dont nous couvrirons nos chères mignonnes, il faut
toujours compter la mante paysanne en limousine, mais un joli vêtement habillé, pour elles, est in long manteau en drap tabac, tout orné de broderie noire et de brandebourgs agrafant le manteau, soit sur le côté, soit au milieu du devant.
La jaquette est moins seyante, à cet âge, elle a du reste, le grand désavantage, surtout avec la robe courte, de diminuer considérablement l’aspect de la hauteur de la taille.
Les fourrures entrent aussi dans les ornements des toilettes de nos gentilles chéries, l'astrakan, le castor, la chèvre de Mongolie encadrent douillettement tous ces visages espiégles. Un manchon et une toque en loutre ont un grand cachet de simplicité élégante qui n’est pas à la portée de tout le monde.
Quant a la question des bijoux, car ce petit monde a aujourd’hui ses bijoux, comme il a sa littérature, ce sont de légers bracelets en argent noir ou seulement bronzé, des bagues toutes mignonnettes d'où émergent un soupçon de saphir, une perle, un œil de chat, etc.
Du reste, que vous dirai-je, mes petites chéries, que vous ne sachiez mieux que moi, puisque le jour de l’an est venu vous combler de tous ces coquets présents.